Localisation
Bibliothèque Szabó Ervin de Budapest
1088 Budapest, Ötpacsirta u. 4.
Ötpacsirta-szalon
Date du
2023. 2 mai. 19:00
Des poèmes d’amour passionnés, des thèmes historiques incontournables et tragiques, l’identité, le patriotisme, Ettore Majorana, le mystérieux physicien nucléaire, des lettres à Endre Ady, Kavafis, Sándor Csoóri, Thomas Mann, Aron Tamási, Géza Szőcs, György Kondrád, un poème narratif sur un atterrissage d’urgence, un résumé de l’existence, des poèmes sur les paysages, des textes existentialistes, tous avec des caractéristiques stylistiques variées et un art formel riche – Zoltán Böszörményi. Mots en révolte Le recueil de « mots rebelles » de László Márton est un condensé de sa carrière poétique de plusieurs décennies. Divisés en huit cycles, les huit livres de poèmes du poète donnent au lecteur un aperçu des thèmes les plus importants de la carrière créative du poète, depuis les premiers volumes jusqu’aux poèmes les plus récents. Il est important de noter que le texte des poèmes publiés dans Words in Revolt ne correspond pas aux poèmes publiés sur papier ou en ligne au fil des ans, et que les versions actuelles sont les impressions finales et authentiques.
Un poème capable d’aller au-delà de son propre sens, de déclencher quelque chose chez le lecteur, n’est pas né en vain. Dans les bosquets tentaculaires de la poésie contemporaine, tant de plantes exotiques font l’objet d’admiration, mais au bout d’un certain temps, nous ne nous souvenons plus de leur forme ni de leur parfum, elles se fanent. Le lecteur d’aujourd’hui ne recherche pas des métaphores bien construites, des vers délibérés et mesurés, des jeux de mots étincelants, un langage naturaliste et dépouillé, mais une poésie qui va au-delà de l’artisanat, dans laquelle le langage peut être délicieux, succulent, magique, non pas pour les détails, mais pour l’ensemble, pour la totalité, pour voir le monde à partir d’un point de vue d’oiseau. De même que Sándor Weöres, dans son ouvrage Vers la complétude, dédié à son ami Béla Hamvas, libère l’existant des splendeurs sensuelles, de même la poésie doit être libérée de toutes sortes de fioritures et d’ornements égoïstes. Sinon, notre poème sera l’une des belles roses du bosquet littéraire, mais après qu’elle se sera fanée, nous ne nous souviendrons ni de son parfum, ni de ses pétales veloutés rouge brique, ni de l’épine qui a déchiré notre peau, ni de la douleur qu’elle a causée, ni de la beauté de la fleur. Le défi pour le poète contemporain est de créer une boîte à outils et un contexte poétiques qui évitent les clichés et le pathos, et qui jettent une lumière nouvelle sur les topos poétiques de l’existence, de l’espace-temps, de la liberté, de l’espoir, de la peur, de l’amour et de la croyance en Dieu. Nous devons les repenser, car ce sont des thèmes qui nous concernent tous et qui nous définissent en fonction de ce que nous pensons de la malléabilité du temps, de l’univers, de l’existence d’un Dieu, de ce que nous faisons dans ce monde et des expressions que nous trouvons pour l’amour. En lisant les poèmes de Zoltán Böszörményi, nous sommes constamment confrontés à la nature relative du temps, comme si nous voyagions dans un vaisseau spatio-temporel, où nous pouvons passer de la galaxie du passé à celle du futur, puis à celle du présent à tout moment, et où tout est relatif.
Nous vous invitons à la présentation avec lectures, musique et discussion, qui aura lieu le 2 mai à 19 heures dans le salon Ötpacsirta de la bibliothèque Szabó Ervin de Budapest.
Il parle au poète :
Enikő Bollobás, professeur, historien de la littérature ;
Eszter Laik est écrivain, éditeur du livre et collaborateur d’Irodalmi Jelen ;
László Márton, auteur de la sélection de poèmes « Words in Revolt« , traducteur ;
La lecture sera accompagnée d’une interprétation au violoncelle de Bence Bánkövi.
Revue du volume par Enikő Bollobás :
La caractéristique la plus frappante de la poésie de Böszörményi est peut-être la façon dont il élimine la dichotomie entre la pensée et l’émotion, et même la dichotomie entre le concret et l’abstrait. Dans ses poèmes, l’esprit et l’intellect, le sensuel et la passion se confondent, confirmant l’idée de Paul Valéry selon laquelle « le monde de l’intellect est caractérisé par l’excitation constante du monde sensuel », tandis que la pensée est cachée dans le poème « comme le nutriment dans le fruit ».
Les deux ars poetica qui encadrent le volume – Le poème et Les trophées du poète – sont une déclaration des principes de Böszörményi sur la valeur de la projection poétique de la vie vécue avec passion, la suprématie du mot et le caractère sacré de la langue et de la poésie. Ces idées reviennent dans d’autres pièces du volume, confirmant son engagement en faveur de la langue et de la poésie. Sa mission de poète, comme il l’écrit, n’est rien de moins que « d’amener nos arènes d’existence/à un terrain commun/avec l’infini » (As light advertisements), sachant aussi que « Dieu est le messager du poète ». (Dans les couloirs de l’histoire).
Réflexions d‘Eszter Laik sur les mots de la révolte :
Il est symbolique que le titre du poème en tête de ce volume, qui sert de devise, soit Le Poème. Les mots ne sont pas des mots vides : votre poète a vécu sa réalité « en chair et en os », parce qu’à un moment de sa vie, la poésie lui a donné une nouvelle orientation et, des décennies plus tard, l’a ramené à la réalité qui est vraiment la sienne : la littérature.
Le premier vers de ce poème exceptionnel rappelle inévitablement au lecteur la phrase de Sándor Kányádi, devenue un mot familier : « La poésie, c’est ce qui doit être dit ». Le poème de Böszörményi va encore plus loin : « un témoignage du fait que nous sommes ». Une question d’existence, dans tous les sens du terme. La confrontation, « matière première », moteur de la vie. Comme l’écrit le poète : « l’espace où le temps marche main dans la main avec la matière ».
Le poème (en hongrois)
Mondd a verset, hogy belélegezhetővé váljék a valóság.
A vers nem a hamis képzelet, a vers az igazi.
Meg lehet tapogatni, rugdosni, szagolni, nézni,
hálni lehet vele.
A vers nem az esztétika vetülete egy síkidomon,
hanem maga az esztétika,
a mindig újraszülető forradalom.
A vers a tér, melyben az idő az anyaggal kézen fogva jár.
A vers az ősanyag, a tanúság arra, hogy vagyunk.
(A vers nélkül, látod, senkik sem vagyunk.)
A vers az anyag szívdobogása, szívdobogásunk a vers.
Ő a megismerés, az időben feldarabolt jelen, a kaland,
a szeretkezés, a lábunkra felhúzott zokni, a vers a hóesés.
A vers a felszabadításáról szól, önmagad szabadítod
fel önmagad alól, a téged minduntalan leigázó valóságból.
A vers a csend, a megismerés, az eldördülő ágyúban a golyó.
A költő trófeái
Ritka szavakat gyűjtök, metaforákat,
városok illatát,
mint ahogy Schumacher halmozta fel
versenyautóit,
kezeslábasait, a sok trófeát.
A kötődések és az emlékeztető vajúdások
lila litániáit.
Hiszen nem vezet-e minden ahhoz az egyhez,
a megismételhetetlenhez –, és őrzi a pillanatot,
a száguldás ízét a szájban, a legendákban?
Az univerzális mozzanatok morzsáit gyűjtögetem,
a lendület allegóriáit, a felmagasztalt
és áhított szerelmet.
Titánok vállán mozdul
az alapjaiban megváltozott valóság,
hogy a mágneses térerő arabeszkjeit,
az igazi mást
elmondhassam,
mit soha nem szóltak elődeim,
csak a jelenségek tekintetéből olvasták ki,
mi törvényszerű: egyedi evidencia,
és nem beszél önmagáról,
de biztos,
precíz,
meghatároz.
Csak a csókban érzem ezeket az ízeket,
a felbolydultság zűrzavarában,
az imákban.
S ha megláncolják is kezem,
a szabadon száguldó
gondolattal működik képzeletem,
új világot teremthetek,
új határt a fényűző szónak,
dimenziót,
látványt,
fényességet,
új fészket a fényűző szónak.